lundi 10 septembre 2007

Le syndrome de Derrick ou "réaction spontanée de soporification en chaîne"

Je remercie Amélie pour m'avoir proposé ce sujet atypique : le syndrome de Derrick, le phénomène qui pousse tout un peloton d'humains à bailler consécutivement. Ceci n'est pas une maladie, plutôt une réaction humaine qui prend sa source dans les abîmes les plus reculées de notre cortex cérébral. Le sommeil nous est familié à tous, il est naturel . Il intervient essentiellement la nuit pour nous reposer et faire la "maintenance" de notre corps. Nous nous endormons parce que nous sommes fatigués ou tout simplement pour répondre à un cycle quotidien exigé par notre corps. Mais il y a des exceptions... Parfois nous nous endormons sans raisons apparentes. Deux causes : l'une pathologique et l'autre physique. La première c'est la narcolepsie. Une maladie biologiquement pas trop grave mais qui peut fortement handicaper la vie quotidienne. Le sujet s'endort alors brutalement, et sans prévenir, à n'importe quelle heure de la journée, pour une durée indéterminée. Cette curieuse maladie a d'ailleurs inspiré un film amusant : Narco, avec Guillaume Canet et Benoit Poolveorde. L'autre phénomène (physique) n'est pas considéré comme pathologique mais peut aussi avoir des conséquences négatives sur notre vie courante, c'est notre sujet d'aujourd'hui : le syndrome de Derrick et ses composantes.

Si la narcolepsie à ses origines dans la génétique, le syndrome de Derrick est quant à lui provoqué en grande partie par des stimulis extérieurs qui progressivement, vont endormir le sujet au stade II (stade de somnolence du sommeil). Symptomatiquement, une victime du fléau derrickien va succomber à une somnolence totalement incontrôlable et plus ou moins durable selon l'intensité de ces stimulis. L'originalité de cette maladie légère, c'est son caractère très contagieux. Oui car ses effets se propagent très rapidement et les sujets sont irrémédiablement touchés dès lors que l'individu "encore sain" observe le baillement ou les paupières lourdes d'un cas déjà contaminé. Les symptômes apparaissent immédiatement : baillemment infinissable qui pourrait faire déglutir toute une colonie de mouches tsé-tsé avant que le sujet ne se rende compte qu'il ouvre la bouche; paupières lourdes (attention ce symptôme est variable, nous y reviendrons); une attention quasi-inexistante même avec une overdose de vitamine B11 ou 3 cachets d'ectasie; et enfin une diminution de la température de corps qui provoque l'envie d'un gros oreiller bien douillet.

Le syndrome de Derrick peut avoir plusieurs variantes : la plus connue est appelée "le symptôme du Bêcher" que certains reconnaîtront par l'"État second" (au nom propre) dont la caractéristique est l'inactivité des paupières. Concrètement : le sujet dort les yeux ouverts. Cette version est observable le plus souvent en cours, dans une réunion ou dans les messes catholiques où une apparente concentration dissimule un sommeil morphéique. La "victime" parait attentive et intéressée alors qu'en réalité elle réfléchit si le nouveau canapé acheté à Ikéa n'aurait pas mieux sa place dans le coin du salon.

Ce phénomène intervient généralement en groupe où une personne fait un interminable monologue sur un sujet qui dépasse (ou trépasse) la compréhension de ses auditeurs. On peut également en être victime tout seul devant certaines séries allemandes comme Derrick (d'où est tirée son nom) ou Un cas pour deux. On l'observe aussi dans les cinéma d'arts et d'essais français et dans les bureaux de postes où la machine à café a rendu l'âme.
Des stimulis intérieurs peuvent également renforcer la sensation d'endormissement. Exemple : les frites. N'accusons pas nos pauvres frites mais plutôt leur amidon qui les compose et dont leurs propriétés molléculaires complexes rallongent considérablement la digestion et donc l'endormissement. Pour limiter les risques d'être victime du syndrome derrickien, évitez les McDo, remplissez tous les jours votre bouilloire de café serré et surtout... abonnez vous à Closer! Oui il parait que ça stimule l'attention...

2 commentaires:

ludovic a dit…

Génial pour ce post. Franchement ma vie s'éclaire sur ceux je vais vbailler tien vu l'heure je vais faire la seule acctiviter piour laquel je suis le meilleur dormir. Booonnnne nuuuit à touuuus ouaaam.

lily a dit…

Merci Thomas de t'être penché sur la question :-) Avec toujours autant d'humour et de talent!! Bon ben désolée pour tes chevilles mais bon! pisque c'est vrai! mdr!! Et maintenant ce phénomène sans nom qui nous touche si fréquemment a un nom : "le syndrome de derrick"!! la science progresse... c'est sûr!! lol