mercredi 25 juillet 2007

Le cyclisme, un sport malade ?

Coup de tonnerre dans le Tour de France 2007, Alexandre Vinokourov (un des favoris de l'avant tour) est contrôlé positif à la transfusion homologue. Cette pratique, bien connue du cyclisme, consiste à se faire transfuser du sang d'un individu x du même groupe sanguin afin de densifier la présence de globules rouges et par conséquent d'améliorer l'apport d'oxygène, essentiel à l'effort sportif. Ceci est bien sûr interdit et est considéré comme du dopage en bonne et due forme.

L'éviction de Vinokourov et de son équipe Astana (accusée d'avoir appuyé le coureur dans sa démarche) porte un coup terrible au cyclisme. On pensait ce sport nettoyé du dopage mais l'affaire Puerto de l'an passé, qui a révélé au grand jour la tricherie de grands noms du cyclisme comme Jan Ulrich ou l'étoile montante Ivan Basso, ainsi qu'Astana cette année, sans parler de la suspicion de dopage de Rasmussen, leader actuel du tour, montre que ce sport est encore gangrené par le fléau du dopage. L'objectif du "tout-propre" est loin d'être atteint.

Toutefois il ne faut pas se laisser impressionner par ces coups de théâtres récurrents. Contrairement à ce que l'on peut penser, le cyclisme est beaucoup plus sain qu'autrefois. En effet, avant l'affaire Festina de 1998, les trois quarts du peloton usaient de produits illicites. Dix ans après, des coureurs trichent encore mais ne représentent plus qu'un quart du peloton. Pour preuve : les moyennes de vitesse ont baissé et les décollages surhumains à la Indurain ou à la Armstrong sont moins fréquents.

Le cyclisme est malheureusement un sport qui a le mauvais rôle. En 1998, il a été montré en exemple pour amorcer la lutte anti-dopage. Le dopage dans le cyclisme est compréhensible sans être excusable. Il s'agit du sport le plus difficile qui soit car il est très exigeant sur le plan physique mais aussi sur le plan mental. La pression des résultats n'aide pas la sérénité des coureurs, qui on peut le comprendre, se sont fait séduire par des pratiques frauduleuses. Il y a donc tricheur et tricheur.

On a tendance à oublier que la lutte anti-dopage est profondément injuste. On condamne les sports financièrement modestes comme le vélo mais on ménage le football, le tennis ou l'athlétisme. Des sports qui ont trop d'intérêts pour être attaqués. Pourtant tout le monde sait que ces sports sont pourris par le dopage mais personne n'ose se dresser contre les magnats du sport et on les comprend.
Injuste sur le plan de la législation internationale aussi. Tout simplement parce qu'il n'y en a pas ou si peu. A vrai dire, seules la France et l'Allemagne possèdent des dispositifs anti-dopage efficaces. D'autres pays comme les Etats-Unis privilégie le spectacle à la dignité du sport. C'est le cas de football américain où l'usage de produits dopants est presque une philosophie. Pourtant à 50 ans la moitié des sportifs meurent de schlérose en plaques ou divers cancers....

Le spectacle doit continuer comme disait l'autre....


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