dimanche 14 octobre 2007

Le développement durable : le nouveau business des pollueurs

Le développement durable par ci, le développement durable par là... En l'espace de quelques mois et d'une campagne présidentielle chapotée par Nicolas Hulot, cette expression a grimpé de 150 places dans le top 1000 des mots de l'académie française. Pour ceux qui prennent mon blog en cours de route ou qui préfèrent lire l'Equipe aux journaux d'actualités, je vous renvoie à ce billet (Développement Durable : Principes et réalités) où j'avais expliqué de manière empirique ce qu'était ce concept très à la mode. Aujourd'hui, nous allons mettre de côté la théorie pour exposer comment le développement durable est considéré vis à vis de la populasse auquelle nous appartenons tous.

Si nous pouvons reconnaître une chose aux médias et aux politiques, c'est d'être parvenu à nous faire avaler en peu de temps le "respect de l'environnement" dans notre quotidien de routine et de frustration. Reste à savoir comment et surtout si ces préceptes nous sont correctement transmis.

Évidemment, nous sommes encore très loin de reconnaître les vrais problèmes économiques, sociaux et environnementaux mis en avant par les prophètes du développement durable. Le premier manque reste tout simplement une définition pertinente de cette nouvelle façon de faire évoluer notre monde. Pour le commun des mortels, le "développement durable" est connoté de prairies vertes et de cartes postales façon pub Volvic. Comment prendre au sérieux ces principes de développement s'ils sont assimilés aux rêves des nostalgiques de l'âge de pierre ? Les français sont d'accord pour économiser leur petit litre d'eau quotidien ou prendre leurs gambettes et laisser la Laguna au garage pour les 200 m qui les sépare de la boulangerie. Ok. Mais sont-ils prêts à changer leur chauffage électrique pour la géothermie ? Bien sûr que non. L'erreur du gouvernement Sarko-Fillon est de négliger de manière presque innocente leur Ministère du développement et de l'aménagement durable. Certains auront d'ailleurs remarquer que les médias en ont eu de marre de cet intitulé à rallonge et sont revenus au terme impropre de "Ministère de l'Ecologie". Erreur. Le plus désolant reste la naïveté de son ministre Jean-Louis Borloo, homme de politique de grand talent certes, mais qui n'a pas encore saisi la dimension de la mission qui lui a été confié. Non Monsieur Borloo, aller voir comment le Groënland va disparaître, amener avec vous 30 célébrités faisant 3 allers-retours en avion par semaine, faire 3000 km en brûlant 100 L de gazole au km n'est pas la bonne méthode pour sensibiliser la population aux maux de la planète. Commençons par appeler ce ministère par son nom et cesser de boire du vin chaud près d'un fjord. Ce ministère a un rôle de communication et pas d'observation. Je conçois en contrepartie que le développement durable est proche de l'utopie mais un certain nombre de travaux reste dans les moyens de notre pays. En commençant par travailler sur des pénalités envers les vrais pollueurs : les pays émergents.

Le plus scandaleux est comment certains fumeurs de cigares peuvent se faire du fric sur ce qui les opposent complètement! Je me souviens encore de Al Gore, venant glorioler sur les plateaux télé du monde entier les vertus (très mercantiles) de sa "connerie écologique filmée" ou "Une vérité qui dérange" : un documentaire vaseux, scientifiquement inexacte... Ou comment faire sa promo à grands coup d'hectolitres de kérosène avec son jet privé pour espérer amortir sa piscine olympique personnelle... Pas besoin d'explorer la connerie américaine pour constater à quel point l'hypocrisie est utile pour se faire un max de pognon. La publicité est gangrênée par le soi-disant respect de l'environnement : "pollue moins", "respecte la couche d'ozone", "50 % biodégradable", "1 € reversé à Total"...etc. Un business très accrocheur qui va permettre de donner encore plus de boulot à nos chinois et faire tourner à plein régime les usines.

On peut également lorgner du côté de nos chanteurs moralisateurs de gauche comme le parvenu "Ridan" (excuse moi t'es ma tête de turc là) venant faire la quête avec son dernier tube (avec ces textes qui puent l'opportunisme !) sur la mort de la planète à cause des méchants pollueurs (snifff c'est trop triste!). Toi tu nous pollues avec ta musique!

Le développement durable se voulait être une politique de préservation de notre cadre de vie mais ce n'est pas encore le cas. En l'état actuel des choses, tout cela ressemble à une vaste fumisterie auquelle les business mens se frottent les mains... C'est du propre.

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